Après avoir obtenu la qualification de la Chorale de Roanne en ProB la saison prochaine, le nouveau président Daniel Pérez se confie sur l’actualité du club. Plan de sauvetage, nomination de Frédéric Brouillaud au poste de coach, recrutement de Raphaël Gaume, la ProB… Celui qui a dirigé le club de 2000 à 2006 n’élude aucun sujet.
M. Pérez, la LNB a validé la semaine dernière l’engagement de la Chorale en ProB. Cela n’aurait pas été possible sans le plan de sauvetage des collectivités locales ?
Tout à fait. Si on avait pas eu cet apport conséquent du conseil général de la Loire, de Roannais Agglomération et de la Ville de Roanne, je n’aurais jamais pu monter à la Ligue présenter un plan de sauvetage. Je pense que je serais plutôt allé au tribunal de commerce pour annoncer le dépôt de bilan de la Chorale. Le plan de sauvetage est assuré, les gens de la Ligue se sont bien rendu compte que nous avions fait quelque chose de sérieux. Maintenant, c’est à nous de construire la Chorale de Roanne sur les deux à trois prochaines années.
Quelles sont les conséquences de ce plan de sauvetage sur le fonctionnement du club ?
Côté administratif, il est certain que j’ai été obligé d’arrêter avec certaines personnes. Gilles Viard et Pierre Grall ne seront plus là la saison prochaine. Pour le moment, j’ai mis en stand-by Bertrand Gineys. J’espère qu’on va trouver une solution, parce que c’est un Roannais. Si je trouve les moyens de le garder, il va me soulager pour toute la partie administrative.
Quid du cas Luka Pavicevic, le coach de la saison écoulée, à qui il reste encore deux années de contrat ?
Pour Luka Pavicevic, officieusement le problème est réglé. Il n’y aura pas d’indemnités à verser pour le club, hormis le solde de tout compte jusqu’à fin juin. La Ligue a émis des réserves, tant que je ne pourrai pas lui fournir des justificatifs qui confirmeront cela.
Côté sportif, vous avez choisi de nommer Frédéric Brouillaud entraîneur, pouvez-vous revenir sur ce choix ?
Fred Brouillaud, je ne l’ai pas choisi parce qu’il est là depuis dix ans, ni parce qu’il était attaché au club, c’est parce qu’il a présenté le meilleur dossier, parmi tous les entraîneurs que j’ai pu rencontrer. Qu’il connaisse bien la maison est un atout non négligeable, la solution interne est aussi source d’économie financièrement, mais ce n’est pas un choix dicté par des problèmes financiers. J’ai vraiment étudié les dossiers, c’était le plus abouti. J’avais une certaine confiance en Fred. Quand des détracteurs me disent qu’il n’a jamais coaché, je leur réponds que tous les entraîneurs de ProB ou de ProA ont dû débuter un jour. Je pense qu’il faut lui laisser sa chance, je suis persuadé qu’il réussira et qu’il va remettre une ambiance positive à l’intérieur du club.
Vous avez également fait revenir Raphaël Gaume au club, dans un rôle de directeur sportif et de manager de l’équipe professionnelle. Aurait-il pu briguer le poste de coach ?
Raph est venu nous voir non pas pour le poste de head coach, mais plus pour changer de casquette et devenir directeur sportif. Ça pouvait poser des interrogations à Fred Brouillaud, car il a été coach, donc je les ai fait rencontrer pour qu’ils se mettent au point sur les rôles respectifs de chacun. Je l’ai pris pour aider Fred. Je veux que Fred réussisse, et pour cela il faut mettre tous les atouts de son côté. Il fallait quelqu’un avec de l’expérience, notamment avec les jeunes dans le cas de Raphaël, mais aussi dans les relations avec la Ligue. Ça permet à Fred de pouvoir compter sur quelqu’un non pas qui veut prendre sa place, mais qui va l’aider à réussir. Ce choix, c’est pour que le club reparte de l’avant, pas seulement dans le secteur pro, aussi pour accompagner les jeunes de centre de formation de Yann Fatien.
Quel sera l’objectif de la Chorale de Roanne pour sa première saison en ProB ?
Pour l’avoir vécu quand j’avais repris la présidence du club, la montée s’était faite lors de la deuxième année, même si nous avions failli réussir dès la première. L’objectif, ce n’est pas la remontée dès la première année à tout prix. On reconstruit, on part d’une feuille blanche, avec des joueurs qui seront choisis par Fred et Raph en échange avec moi-même – pas sur la partie sportive. Il va falloir qu’on reforme un groupe, avec des contrats sur deux ans, car notre objectif est sur un cycle de deux à trois ans. Maintenant, si on est capable de viser la montée en ProA dès la première année, on ira la chercher. Le premier objectif est de bâtir sur des bases saines et solides. Cette année, l’objectif ce sera de viser les playoffs, donc les 8 premiers.
La LNB a accordé deux wild cards à des clubs de ProB (Châlons/Reims et Rouen) afin d’élargir la ProA à 18 clubs, ce qui a pour conséquence de réduire la ProB à 16 équipes. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Moi j’aurais préféré qu’il y ait 18 clubs en ProB et en ProA, et qu’on ait une formule de championnat calée sur celle de la ProA. On a une assemblée mercredi pour décider du championnat ProB, le bureau national de la LNB va faire ses propositions et ce sont les présidents qui vont voter (ProA et ProB compris). On restera à 16 clubs, avec des poules régionales qui vont donner accès à une place en playoffs, lors de la Leaders Cup. Le budget a été bâti par rapport à cette nouvelle formule, qui comprendra trente matchs de saison régulière, plus les poules régionales (au moins six matchs).
Propos recueillis par Fabien Zaghini (@ActivZag)