Poursuivons notre Revue d’effectif avec le pivot expérimenté français Julien Lesieu (2,01 m, 31 ans) qui a choisi de relever un nouveau challenge avec la Chorale et de quitter son Nord natal pour découvrir une autre atmosphère, une autre région. Découverte.
Six saisons dans le même club, c’est un fait rare dans le basket professionnel, qu’est-ce qui explique une telle fidélité à ton ancien club de Saint-Quentin ?
« Justement je suis quelqu’un de très fidèle (rires). Plus sérieusement, Saint-Quentin est un club qui avait des ambitions au départ. Nous sommes montés de NM1 en ProB. A l’arrivée, cette ambition s’est un peu essoufflée. Le club avait toujours eu un discours qui me plaisait, en adéquation avec mes attentes. Pendant six saisons, j’ai perfectionné mon jeu, j’ai gagné en expérience et j’ai donné mon maximum. Je ne regrette pas du tout ces six saisons qui se sont bien passées, mais j’arrivais au bout d’un cycle.
Pour te faire quitter la Picardie, quels ont été les arguments du club et du staff ?
On m’a dit qu’il y aurait plus de soleil qu’à Saint-Quentin (rires). Plus sérieusement, l’ambition affichée m’a séduit. Je veux aider cette équipe à faire au minimum les Playoffs et à finir dans le top du Championnat. Sur le plan personnel et au-delà de l’aspect sportif, il était important pendant ces dernières années de rester à Saint-Quentin pour « accompagner » mon premier enfant dans les débuts de sa scolarité, être présent pour lui. Maintenant qu’il a grandi, il était temps pour moi de découvrir autre chose. J’ai été bien accueilli. Je suis bien ici et j’espère que cela va durer.
Quand on est originaire de Dunkerque et qu’on a évolué entre le Nord et le Nord-Ouest durant toute sa carrière, rejoindre Roanne c’est déjà vivre dans le Sud ?
«Même quand j’allais à Paris, c’était déjà pour moi le Sud. Roanne, c’est très très loin pour moi et je ne savais pas que la France était aussi grande (rires). C’est presque comme si j’étais désormais en Espagne. Je trouve les gens abordables. Il fait beau temps. Au niveau professionnel, les structures du club sont au top, donc tout se passe bien.
Tu as un physique assez « musculeux », Comment parvient-on à se construire une telle carrure ?
Je ne mange que des protéines (rires). Je suis né comme cela, taillé dans le roc. Et puis, il faut bien l’avouer, le travail physique et mon investissement m’ont bien aidé à me développer, à me renforcer. Mon physique actuel est l’héritage de mes années en tant que joueur professionnel. Dans la peinture, on prend des coups. Il faut pouvoir encaisser et savoir en donner quand il faut, tout en respectant l’éthique de notre sport.
La ProB est riche en « petits pivots » forts au sol, tu te classes dans cette catégorie ?
Non pas du tout, je fais 2,10 m (rires). La ProB est un championnat au sein duquel on retrouve beaucoup entre guillemets de petits pivots. J’arrivais de NM1 et à l’époque, aucun coach de ProB ne voulait me faire confiance à cause de cela. Puis j’ai fait une bonne saison en ProB et je pense que cela a ouvert quelques portes à d’autres joueurs « undersized ». En tout cas, aujourd’hui aux yeux des recruteurs, le profil type du pivot de ProB est d’être mobile, de courir et donc pas forcément très grand par la taille. Ma taille officielle est 2,01 m … mais avec les chaussures (rires).
Que réponds-tu aux observateurs qui pensent qu’en ProB, avec la possibilité d’avoir dans un effectif au maximum 3 Américains, il faut impérativement recruter un US au poste de pivot ?
Je réponds que c’est dommage. Il y a beaucoup de bons joueurs qui attendent leur chance, peu importe leur poste de jeu. C’est préjudiciable pour le basket français d’aller chercher ailleurs ce que l’on peut avoir sous la main. On doit davantage donner la chance aux joueurs français. A titre personnel, je pense faire mon travail et répondre aux attentes des différents coachs que j’ai côtoyés. Et pourtant je suis français. Je suis content que la Chorale m’ait recruté et me fasse confiance. J’ai hâte de montrer qu’il n’est pas « obligatoire » d’avoir un Américain au poste 5. »