L’ouverture des championnats LNB aux joueurs « Bosman » s’est accompagné de l’arrivée massive de Scandinaves en ProA et en ProB. Parmi eux, deux Finlandais à Roanne et notamment Antti Kanervo (27 ans, 1,92 m), pour qui il s’agit de sa première expérience hors de ses frontières. Cet arrière shooteur a néanmoins déjà goûté à l’équipe nationale (Euro 2011) et à l’EuroChallenge. Avec la Chorale, il tourne à près de 10 points par match (38% aux tirs) et possède encore une belle marge de progression. Rencontre.

Roanne est ta première expérience à l’étranger : c’était un objectif dans ta carrière de connaitre un nouveau championnat, une nouvelle culture ?

Bien entendu que c’était un gros objectif de connaître autre chose que le championnat finlandais. C’est d’ailleurs un challenge pour tous les Finlandais. Nous venons d’une petite ligue qui s’améliore certes d’année en année, mais avoir l’opportunité de se mesurer à d’autres joueurs et à un autre style de jeu cela ne se refuse pas. J’ai 27 ans et si j’avais pu tenter ma chance avant je l’aurais fait sans aucune hésitation. La proposition de Roanne s’est présentée cet été et c’était le bon moment pour moi. En dehors du basket, connaitre un nouveau pays, un nouvel environnement est quelque chose qui me plait. C’est enrichissant.

Quelles sont tes premières impressions sur la France, côté coulisse et côté terrain ?

C’était dur quand je suis arrivé ici, surtout à cause du climat et des températures (rires). J’ai tout de suite ressenti que j’ai été bien accueilli. Le staff et les Roannais m’ont aidé à m’acclimater et m’ont tendu la main, m’ont ouvert les bras. Toutes les personnes que j’ai rencontré sont souriantes et avenantes, même si peu d’entre eux parlent anglais. Et comme mon français n’est pas encore très bon, ce n’est pas évident de communiquer. Je prends des cours pour progresser.
La ligue française est tellement plus athlétique qu’en Finlande. C’est la plus grosse différence, c’est certain. Cela va plus vite, c’est plus puissant. En Finlande, en revanche, le jeu est beaucoup plus orienté sur les aspects tactiques et la connaissance du jeu.

Côtoyer Matti à Roanne, c’est un avantage ou un risque au contraire pour ton intégration ?

Honnêtement, c’est un super bonus mais j’ai signé à la Chorale avant Matti et je m’étais bien préparé mentalement à venir à l’étranger. Je le voulais tellement que même si Matti n’avait pas signé cela n’aurait absolument rien changé. Je suis basketteur professionnel et cela suppose de s’adapter, peu importe le lieu et le contexte, cela fait partie du métier. J’avais déjà eu l’occasion d’évoluer pendant deux saisons avec Matti dans un club professionnel en Finlande, mais nous avions 18-20 ans, donc cela fait un bout de temps désormais et on a bien évolué. Je le côtoie en sélection nationale. D’ailleurs, c’est une super nouvelle que la Finlande et la France aient été tiré au sort pour s’affronter lors du prochain EuroBasket. Nous en avons un peu parlé avec les coéquipiers à la Chorale. Maintenant que je suis au cœur du basket français, cela va me permettre de renforcer mes connaissances sur les futurs adversaires… si je suis retenu dans le groupe final par le sélectionneur.