Non, la Chorale n’est pas championne du monde. Ni d’Europe, ni de France, pas même de ProB. Tout juste est-elle qualifiée pour les Playoffs d’Accession. Certes, la Leaders Cup ProB n’a pas le prestige des trophées glanés par les glorieux aînés de 1959 et 2007. On admettra volontiers que le monde du basket retiendra davantage de ce dimanche 19 février 2017 la victoire de l’Ouest au 66e All-Star Game NBA, et le titre de MVP d’Anthony Davis devant son public de la Nouvelle Orléans. Tandis que la presse nationale se fera surtout l’écho de la toute puissance de Monaco sur la scène hexagonale après son second sacre consécutif chez Mickey.
Mais peu importe : le bonheur n’est pas objectif et ne s’encombre pas de ces considérations. La victoire roannaise à Disneyland Paris est d’abord un acte de résistance. Non, la Chorale n’est pas morte ! Elle n’a pas disparu un soir de printemps 2014, elle bouge encore et n’a rien perdu de son sens du spectacle au passage. Comme tous les grands clubs, elle possède ses cicatrices et ses traversées du désert, mais elle sait toujours rebondir et attraper la lumière lorsque les volets s’entrouvrent. Son histoire oscille entre la tragédie et le thriller à suspense : les émotions fugaces qu’elle procure n’en sont que plus intenses.
Qu’importe ce qu’il faudrait retenir de cette épopée disnéenne : la passion l’emporte et laissera une trace bien supérieure à ce que la raison nous dicte. La faute à cette vague blanche et bleue qui a submergé Marne-la-Vallée. La faute à ces chÅ“urs entêtants qui ont donné une toute autre tonalité à l’enjeu de cette journée. La faute à cette communion qui nous a rappelés pourquoi aimer ce club était si bon. C’est pour vivre de tels moments que l’on accepte de souffrir si souvent.
Oui, la Chorale a fait quelque chose de grand ce dimanche 19 février 2017. Elle a de nouveau rassemblé une famille qui n’a pas cédé aux vents mauvais ayant contrarié sa destinée. Elle a redonné de la fierté à un peuple qui a rappelé avec fracas son refus d’être déclassé. C’est un acte fondateur : celui de la reconquête d’une terre de basket qui n’a rien oublié de ses exploits passés, et qui ne demande qu’à faire perdurer cet héritage et ressentir encore et encore l’ivresse des sommets.