Poursuivons notre Revue d’effectif avec l’arrière cap-verdien Ivan Almeida (1,98 m, 26 ans), gros coup du recrutement choralien à l’intersaison. De nature avenante et joueur très souriant, le meilleur scoreur de ProB la saison dernière avec Lille (+ de 18pts de moyenne) entend bien franchir un palier supplémentaire avec la Chorale. Pour la première à domicile contre Saint-Chamond samedi dernier, il a déjà pu montrer l’étendue de sa panoplie offensive et son élégance dans le jeu. Un joueur qui va enflammer à coup sur la Halle André Vacheresse ! Découverte, le tout en langue française s’il vous plaît.

« Ivan, tu as été formé entre le Portugal et les Etats-Unis. Peux-tu nous raconter ton expérience américaine et ton parcours ?

Je suis parti du Cap-Vert à l’âge de 17 ans pour aller jouer un an au Portugal en Cadets (2006/07). J’ai pris conscience qu’il était difficile de concilier ma scolarité avec le basket. J’ai dû annoncer à mes parents que je voulais intégrer un programme universitaire aux Etats-Unis, l’idéal pour étudier et jouer au basket. L’été 2007, je suis donc parti aux USA pour faire des camps (AAU) et j’ai été repéré pour obtenir une bourse dans une Université (JUCO). Mon grand frère a également été formé aux Etats-Unis. Je jouais avec lui en 2007/08 mais je me suis cassé le pied et j’ai par la suite changé d’université pour aller à Stonehill College (NCAA Division II).

Est-ce vrai si l’on affirme aujourd’hui que tu gagnerais l’élection si tu te présentais pour devenir Président du Cap-Vert ?

Mais c’est quoi cette question (rires) ! Non je ne pense pas. Je ne suis pas politicien moi, je suis joueur de basket. Après ma carrière, je ne sais pas quoi encore faire. Peut-être ouvrir un studio de musique ou travailler dans le design en tant qu’infographiste. J’aime tout ce qui est lié à l’audiovisuel.

Passer du Cap Vert et du Portugal à Lille dans le Nord, ça a dû être rude comme adaptation ?

J’habitais le Nord du Portugal et il pleuvait beaucoup aussi. C’était sans le savoir à l’époque un super stage en prévision du climat à Lille (rires). Aux Etats-Unis, c’était pire. Beaucoup de neige, 30 à 40 cm parfois dans le Connecticut. En tout cas Lille est une belle ville, ville étudiante et dynamique. Cela me rappelait un peu l’ambiance étudiante aux Etats-Unis. J’ai de bons souvenirs.

© FIBA

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Quand on est un scoreur affirmé et qu’on consomme beaucoup de tickets shoots, on a le sentiment de pouvoir froisser quelques susceptibilités chez ses coéquipiers ?

Je pense effectivement que cela peut frustrer et c’est la principale raison pour laquelle j’apprends de jour en jour à gérer ce paramètre. Je veille à impliquer mes coéquipiers. Je sais faire des passes. On joue à 5. C’est un sport collectif donc tout le monde veut jouer, participer. Le but est que tous les joueurs trouvent leur terrain d’expression sur le parquet. A différents moments dans le match, chacun contribue pour le bien de l’équipe.

Et lorsqu’on a ta capacité à prendre le match à son compte, on a conscience du risque de faire disjoncter son vis-à-vis en match ? A moins que ce soit le but recherché ?

L’objectif à atteindre est que l’adversaire direct ne score pas. Je joue mon match dans le match. Je ne veux pas que mon opposant aide son équipe donc je fais tout pour le faire sortir de son match, peu importe le moyen. Normalement, je ne parle pas beaucoup dans le côté provocation. Par contre quand l’adversaire commence à le faire, il trouve un client en face de lui. Le but est de continuer à le faire parler pour qu’il ne soit plus concentré.

Tu étais déjà meilleur scoreur de ProB à Lille, quel défi es-tu venu relever à la Chorale ?

Ma priorité n’est plus d’être le meilleur scoreur de la division. Le défi est que l’équipe joue bien ensemble pour remonter en ProA. J’aimerais accompagner cette équipe en ProA puis prouver que je peux joueur au niveau supérieur. Je n’ai jamais joué les Playoffs, le haut de tableau avec Lille donc je suis venu ici pour les disputer et bien figurer. J’ai de l’ambition pour notre équipe. Quand tu évolues au sein d’une équipe qui perd, personne ne prête attention à toi.

PS à tous les fans : mon surnom est El Condor (rires) (l’aigle en Espagnol) »

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